Des jeunes inspirés demandent qu’il leur soit laissé plus d’espace dans le mouvement pour la paix
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Pendant le Congrès pour le Désarmement IPB à Berlin, le 1 et 2 octobre passés, prés de 40 jeunes de 15 pays se sont réunis lors d’une Assemblée de jeunes. Pressenza a interviewé trois personnes parmi eux : Marie Cucurella de France, Emma Pritchard d’Angleterre, et Simon Ott d’Allemagne.
En savoir plus… http://www.pressenza.com/fr/2016/10/jeunes-inspires-demandent-quil-soit-laisse-plus-despace-mouvement-paix/
Désarmement pour un développement durable
La paix, le désarmement et la diminution des dépenses de l’armée sont cruciales pour solutionner les problèmes climatiques
« Le surarmement est mondial et les initiatives de paix sont insuffisamment financées » : ce sont les mots utilisés par le Secrétaire Général des Nations Unies Ban Ki-moon »
Selon le SIPRI, Stockholm International Peace Research Institute, les dépenses militaires s’élevèrent à 1776 milliards de dollars en 2014, soit 250 dollars par personne.
Aux frais élevés des dépenses militaires consacrées au développement, aux tests et à la fabrication des armements s’ajoutent encore les frais importants d’assainissement des régions contaminées après des conflits, les frais médicaux des militaires, de la population et des secouristes, les frais de démantèlement des systèmes nucléaires, biologiques et chimiques,…
Comment pouvons-nous mieux utiliser une partie de l’argent destiné aux dépenses militaires ?
Comment pouvons-nous réinvestir cette somme dans des projets de paix tels que la santé, l’enseignement, l’environnement, le bien-être, les droits de l’homme, l’égalité des sexes et l’emploi?
En 2016, lors du « International Peace Bureau World Congres » à Berlin : « “Disarm! For a climate of Peace”, un plan d’action sera élaboré afin de limiter le militarisme au profit d’une véritable transformation. Nous pourrons ainsi ensemble créer un climat de paix !
Les propositions du plan d’action doivent figurer sur les agendas politiques (ou : dans les programmes politiques). Nous ferons comprendre aux médias leur rôle primordial dans la compréhension du début des conflits, de la paix mondiale et du développement durable. La transformation serait beaucoup plus difficile sans leur collaboration et leur impartialité.
Une transformation socio-écologique ne sera possible qu’avec le recul du militarisme. Le but du plan d’action est de construire un ordre mondial socialement équitable. Cela ne peut réussir sans la diminution des dépenses militaires.
Une analyse des causes de conflits violents a démontré que l’amplification de l’appareil militaire ne garantit pas la sécurité. L’argent et les moyens utilisés pour le développement, la production et l’acquisition d’armes est pris sur les sommes destinées à des projets sociaux, politiques et économiques. Le plus souvent, les moyens trop réduits consacrés à l’élaboration de projets sociaux, politiques et économiques sont les causes sous-jacentes de l’apparition de conflits. Selon la Banque Mondiale et le Bureau pour le désarmement des Nations Unies (ODA), seulement 5% du montant utilisé à des fins militaires serait nécessaire pour combattre la pauvreté et atteindre les objectifs propres au développement.
Lorsque nous pensons « dépenses militaires », nous pensons alors « sécurité ». Nous nous posons à juste titre ces questions :
« Où en est notre sécurité ? »
« Que devient notre droit d’auto-défense ?»
En avril 2015, pendant la conférence « Women International league for Peace and Freedom WILPF » à La Haie, le sujet « Sécurité et le rôle et la vision de la femme » a été amplement abordé. Il a été suivi de quelques déclarations éclairantes de femmes remarquables :
Prix Nobel de la Paix – Dr. Shirin Abadi d’Iran :
« Les massacres continueront jusqu’au jour où la guerre ne produira plus de bénéfices ».
Prix Nobel de la Paix- Jody Williams d’Amérique :
« Une collectivité tire sa force de l’individu et de la dignité individuelle. Cela se concrétise le mieux dans la notion de «sécurité humaine ». Nous, les femmes, nous savons ce qu’est la sécurité. Cela signifie « le repas sur la table, une maison pour s’abriter, l’accès aux soins médicaux, un travail décent pour pouvoir élever ses enfants. La sécurité est : employer tout l’argent qui est aujourd’hui dépensé en armes mortelles, pour le bien-être commun et un monde meilleur, ça c’est la sécurité ».
Cynthia Enloe, professeur en sciences politiques aux Etats-Unis et auteur de plusieurs livres sur le rôle des femmes dans la politique nationale et internationale :
« On nous a appris que l’armée est là pour nous protéger. Il s’agit d’une vision totalement patriarcale de la femme devant être protégée par des hommes. »
Zahra Langhi de Libie, directeur de “Libyan Women’s Platform for Peace”:
L’intervention des Etats-Unis a fait beaucoup de dommages en Libye. Beaucoup de femmes se sont déjà révoltées le 15 février 2011. Les femmes militaient pour les droits de l’homme et la démilitarisation. L’engagement de Lightfoot Mission des EU n’a rien solutionné.
Amy Goodman des EU, Fondatrice de “ Democracy Now”: Prix Nobel Alternatif 2008
Il est évident que la guerre a un effet direct sur la sécurité alimentaire mais les effets à long terme sont moins connus, pensons par exemple aux mines antipersonnelles non explosées dans les champs de cultures. Le manque de sécurité alimentaire peut provoquer la guerre et est provoqué par elle. Le système militaire est un des plus grands consommateurs d’énergies fossiles. La paix, le désarmement et la diminution des dépenses militaires sont les solutions primordiales aux problèmes climatiques. Aux Etats-Unis, le calcul de “carbon footprint” militaire se fait sans tenir compte de ce qui se passe à l’étranger, cela fait une énorme différence. Le UNEP (United Nations Environment Programme) travaille effectivement à la relation entre “militarisme et milieu” mais cela ne paraît pas dans les médias.
D’après Patricia Sellers, conseillère spéciale au Internationaal Strafhof, quatre grandes guerres auraient pu être évitées grâce aux pacificateurs:
- L’Indépendance de l’Inde de la Grande Bretagne par Ghandi
- Une guerre en Afrique du Sud après la libération de Mandela
- Une guerre aux EU dans le combat pour les droits de l’homme
- Le long combat pour les droits des femmes
Elle ajouta encore qu’”il est hypocrite de vouloir la démocratie sans prévoir la limitation de l’armement”
Dans le rapport de Tamara Lorincz, Internation Peace Bureau senior researcher, nous lisons:
La diminution des dépenses militaires pourrait être investie dans le “‘Green Climate Fund’ des EU et dans une économie à basse émission de CO2. Le rapport précise que la guerre doit être abolie pour ralentir le réchauffement planétaire. Ce qui aujourd’hui est dépensé à maintenir un système militaire doit être utilisé pour développer une économie à basse émission de CO2. Il faut désarmer. Le système militaire est le problème et non la solution.
Ria Verjauw
Coalition belge « ‘stop uranium wapens’– Climaxi Brabant flamand asbl
Sources :
-Lettre de WILPF NL
-Stop War: Uniting a Global Movement, WILPF conférence 2016
-IPB news
–Stockholm International Peace Research Institute
SIPRI data : http://books.sipri.org/product_info?c_product_id=496